Newsletter 452 du 6 avril 2020
...et créons ici
le lien entre tous les Prothésistes Dentaires.
Sommaire :
- Edito "
Le retour des sans-dents"
- Prothésiste Dentaire:métier à risque

Edito 452
«
Le retour des sans-dents »
Alors que les laboratoires de prothèses dentaires
recevaient journellement des réparations d’appareils en résine de la part
des chirurgiens-dentistes, aujourd’hui, en avril 2020, ces derniers sont
confinés à leur domicile et seuls les soins urgents sont traités par seulement
quelque uns. Si les services orthopédiques constatent actuellement moins de
fractures de toutes sortes ou d’accidents de sport d’hiver, qu’en est-il des
prothèses dentaires ?
Ces dernières se cassent
généralement à domicile, plutôt que dans les stations de ski ou sur la
voie publique.
En avril 2020 les dentiers
devraient se casser toujours autant chaque jour, et les patients n’ont
d’autres solutions que d’appeler au téléphone leur dentiste, un prothésiste
dentaire trouvé dans l’annuaire, voire d’aller dans une pharmacie acheter un kit
de réparation.
Très peu de praticiens peuvent
réparer les appareils résine au cabinet actuellement, quant aux kits vendus en
Pharmacie, nous avons tous vu au laboratoire des appareils mal réparés par des
patients et qui devenaient irrémédiablement inutilisables.
Dès lors, il n’est pas étonnant que de nombreux
patients tentent de faire appel directement au service des prothésistes
dentaires ou sont orientés par leur dentiste vers le
laboratoire.
Les prothésistes
dentaires français sont donc confrontés à un acte de santé publique : « la
réparation résine ». Certains praticiens jurent que ce n’est pas une
urgence, d’autres argumentent également qu’on ne peut pas laisser une personne
sans appareils dentaire qui aurait du mal à s’alimenter correctement, le côté
esthétique de la chose devant évidement faire partie du « restez chez vous
».
Résultat, quelques prothésistes dentaires
reviennent dans leur laboratoire, et réparation faite, le patient repart
chez lui en mettant sur un piédestal cet artisan.
Au regard des strictes règles de confinement,
nous ne pouvons que déconseiller actuellement le travail au laboratoire. Si
celui-ci s’avérait nécessaire et utile, toutes les précautions devraient être
prises pour s’assurer de la non-contamination et des règles stricte d’hygiène
dans l’exercice de l’activité de la réparation résine (masques et gants font
parties de l’équipement de tout laboratoire, ainsi que des solutions de
décontaminations).
Pourtant, la réparation
résine reste strictement interdite pour les prothésistes dentaires sans la
prescription écrite et détaillée d’un praticien. Comme si le prothésiste
dentaire était incapable de juger si la simple réparation était faisable
(certaines nécessitent des empreintes, ceci étant du domaine des praticiens), et
s’il était apte à évaluer si son travail était bien fait etc… Constatation de
bon sens.
Bien sûr, cette «
prothèse
dentaire du pauvre » n’a pas aussi d’égard que les restaurations sur
implants, mais au regard des milliers de réparations en résine qui sont faites
en France au laboratoire, et du «
service
rendu » au patient, une réflexion devrait s’imposer. Pourquoi cet acte de
technique prothétique qui se fait dans la majorité des pays européens
reste-il interdit en France,
sans prescription d’un praticien, pour un technicien
dont c’est le métier? Un mystère de plus pour
cette profession méconnue du public, dont le service
de proximité reste l’un de ses principaux atouts, comme personne ne pourrait le
nier en ce moment.
Jean-Jacques
Miller SG de l’APD jjmiller@apd-asso.fr