Sommaire: newsletter 397 du 11 février 2019
- Edito : Prothèses Dentaires "Made in France" Quelle garantie?
- Un nouveau devis: encore?
- Les audioprothésistes contents
- Identifiez les numéros surtaxés
- CFAO au cabinet dentaire : 5 ans de prisons si...
par Pierre-Yves Besse
Edito 397 11 février 2019
Prothèses dentaires ‘’Made in France’’ : Quelle garantie ?
Aucune. Aujourd’hui plus personne n’est dupe et les consommateurs savent bien
que l’étiquetage ‘’Made in France’’ ne signifie plus fabriqué en
France à 100 % et qu’il suffit de coller une étiquette sur un col de
chemise ou de polir le bandeau métallique d’une CCM pour qu’elle
devienne ‘’Made in France’’.
Si l’intention d’Yves Jégo *, porteur politique de
cette marque, était de donner un peu de visibilité aux fabricants
français, celle-ci s’est vite heurtée aux réalités économiques d’un
marché mondialisé et ses mauvaises pratiques motivées par le seul
profit.
Ainsi chaque organisation professionnelle souhaitant
bénéficier de l’étiquetage ‘’Made in France’’ détermine elle-même ses
critères et pourcentages de fabrication sur le territoire, laissant 10
%,20 %,30 % ou plus de tolérance de fabrication hors territoire national
et la prothèse dentaire ne fait pas exception.
Une tolérance dont les importateurs de prothèses low-cost profitent
pour afficher le logo ‘’Made in France ‘’ sur leurs publicités en toute
légalité pour le plus grand bonheur des nombreux chirurgiens-dentistes
qui ont fait le choix purement financier de poser ce type de DMSM au
détriment de la qualité et de la santé de leurs patients avec l’aval des
syndicats dentaires et de l’ONCD qui jugent pourtant ces prothèses
importées peu qualitatives, mais qui dans le même temps remplissent
leurs revues professionnelles de leurs publicités.
Si les syndicats de chirurgiens-dentistes se plaignent qu’une nouvelle convention
leur est imposée, il faut relativiser, et constater que depuis des
années, ils refusent tout changement, toute transparence sur leurs
tarifications, la dissociation des actes prothétiques et le paiement
séparé (comme le propose l’APD et le rapport IGF 2013).Après l’arrêt du règlement arbitral,
les chirurgiens-dentistes profitent de la nouvelle convention et des
tarifs plafonnés de certaines prothèses pour faire à nouveau pression
sur les tarifs de nos laboratoires, tout en se gardant bien d’avouer
qu’en compensation, de nombreux actes de soins ont été revalorisés,
tout en nous précisant qu’ils vont devoir faire appel à des laboratoires
d’importations pour s’en sortir.
Que répondent les prothésistes dentaires ?
Sur le plan politique, l’UNPPD est bloquée par les syndicats dentaires
qui s’opposent par principe à toutes ses propositions et initiatives
(CQLab). Un état de fait qui a poussé certains d’entre nous,
prothésistes dentaires indépendants, à prendre l’initiative de créer des
labels valorisant la fabrication française ou régionale comme « France Prothèse Dentaire », « Labeldent » , « Agathe », « Origine France Garantie
»… en communiquant directement vers les patients consommateurs et le
grand public afin de faire connaître notre métier, nos compétences, nos
savoirs- faire, la qualité de nos fabrications et leur conformité avec
les Règlementations Européennes, tout en valorisant le travail de
fabrication française, la sauvegarde des emplois, la conservation de la
transmission du savoir, le patriotisme artisanal… et avec pour d’autres,
l’aspect législatif et règlementaire mis en avant ou l’attractivité de
la régionalisation.
Actuellement les importateurs profitent de
réglementations européennes ou françaises peu contraignantes et du
laxisme des pouvoirs publics dans les contrôles et surtout d’une
évidente complicité avec tout le secteur de la dentisterie.
Devant cette multitude de labels cherchant à
valoriser la fabrication française de nos laboratoires et comme
l’avaient souhaité les participants lors du débat du Dental Forum 2018, par défaut, France Prothese Dentaire se propose d’organiser une concertation entre tous les initiateurs de ces labels avant le mois de mai, afin de définir une stratégie de communication grand public nationale efficace pour le deuxième semestre 2019.
Il est urgent d’agir avec tous ceux qui en ont la volonté, notre profession ne peut plus attendre.
Pierre-Yves Besse président de l'APD pybesse@apd-asso.fr
*Rapport